J’aimerais commencer cette page par quelques phrases choc de Christiane Singer : « Les catastrophes sont là pour nous éviter le pire. Et le pire, comment pourrais-je exprimer ce qu’est le pire ? Le pire, c’est bel et bien d’avoir traversé la vie sans naufrages, d’être resté à la surface des choses, d’avoir dansé au bal des ombres, d’avoir pataugé dans ce marécage des on-dit, des apparences, de n’avoir jamais été précipité dans une autre dimension. Les crises, dans la société où nous vivons, sont vraiment ce qu’on a encore trouvé de mieux, à défaut de maître, quand on n’en a pas à portée de main, pour entrer dans l’autre dimension¹. Dans notre société, toute l’ambition, toute la concentration est de nous détourner, de détourner notre attention de tout ce qui est important. Un système de fils barbelés, d’interdits pour ne pas avoir accès à notre profondeur.
C’est une immense conspiration, la plus gigantesque conspiration contre l’âme, contre l’esprit. Dans une société où tout est barré, où les chemins ne sont pas indiqués pour entrer dans la profondeur, il n’y a que la crise pour pouvoir briser ces murs autour de nous. La crise, qui sert en quelque sorte de bélier pour enfoncer les portes de ces forteresses³ où nous nous tenons murés, avec tout l’arsenal de notre personnalité, tout ce que nous croyons être. »
Je me suis rendue compte, au cours de mon chemin de vie et en écrivant mon mémoire (pour ma certification de coach professionnelle), que les transitions sont les clés de voute, les tournants capitaux d’une vie. Apprendre à les vivre, à les négocier, à ne pas en avoir peur, à s’en servir comme tremplin pour une nouvelle page de vie que nous avons à écrire, fait partie des points cruciaux de notre vie.
La transition de vie pourrait être comparée au moment de la transformation de la chenille en papillon. C’est un passage. La chenille n’a pas le choix, même si elle a envie de rester chenille et de continuer à dévorer de tendres feuilles vertes, même si elle confrontée à la peur de l’inconnu, elle doit accepter le passage. Tout dans son corps, son horloge interne le lui font savoir : elle doit tisser son cocon, y entrer et accepter la transformation. Elle s’y sera préparée en mangeant plus qu’à l’ordinaire les quelques jours précédant l’entrée dans le cocon. Puis, loin de l’agitation du monde, la transformation se fait, doucement et sûrement, certainement emplie de doutes et d’incertitudes. Elle dure longtemps, ou plutôt, cela semble long, très long. Et le moment venu, la chenille devenue papillon, magnifique et lumineuse, découvrira qu’elle a désormais des ailes pour voler et s’émerveiller du monde, que c’est de pollen récolté au creux des fleurs parfumées dont elle se nourrira désormais, elle sera fière de sa beauté resplendissante dans le soleil de l’été.
Notre vie est parsemée de transitions, de la première, celle de la naissance, passage initiatique entre tous, jusqu’à la dernière, capitale, qui nous fait passer de la vie à la mort. Pour les premières transitions de notre vie, nous sommes le plus souvent accompagnés par nos parents, notamment dans notre prise d’autonomie (quatre pattes puis marche debout, propreté, alimentation).
Une autre transition capitale est le passage de l’enfant à l’adulte, passage que nous appelons adolescence. Quel adulte deviendra ce jeune qui s’est préparé pendant toutes les années de son enfance à la transformation ? De lourdes décisions de vie lui incombent à ce moment précis, dont l’orientation scolaire et professionnelle. L’accompagnement par un tiers pourra alors être bienvenu.
Et puis, il y a les transitions du milieu de vie, « middle age crisis » dans le vocabulaire anglophone, que nous appelons crise de la quarantaine en français mais qui peut avoir lieu aussi bien à 35 ans qu’à 50 ans. C’est ce moment où nous avons rempli les attentes de la société, celles correspondant à notre éducation, peut-être sommes-nous mariés avec des enfants, nous vivons dans une maison… nous sommes installés dans une vie bien rangée, avec nombre d’obligations qui nous paralysent, pris dans une toile solidement tissée.
Cela peut correspondre au moment où l’écart entre qui nous sommes et ce que nous vivons au quotidien, ce à quoi nous passons notre énergie, nos journée est trop éloigné de qui nous sommes en profondeur. C’est à ce moment que nous nous sommes avides de sens, nous avons plus que jamais besoin de savoir pourquoi nous faisons ce que nous faisons.
C’est pour accompagner une personne en recherche profonde et intense, une héroïne en quête de son identité profonde et de sa mission de vie, que je me suis formée, en complément de ma formation initiale, au coaching basé sur l’IKIGAÏ. Vous trouverez toutes les explications en cliquant ici.
Il y a les transitions de vie qui correspondent à la fin de la vie active, au passage à la retraite.
Il y a les transitions de vie qui correspondent aux heurts de la vie. Un divorce, un licenciement, un burn-out, la perte d’un proche, une maladie, un accident… Qui viennent parfois comme un tsunami chambouler toute notre vie qui plus jamais ne pourra ressembler à ce qu’elle était précédemment.
Cela peut être douloureux, effrayant, fou, irréel et tout en même temps, tellement évident et nécessaire quand nous sommes passés de l’autre côté et qu’un nouvel équilibre se construit.
Là encore, être accompagné par une personne qui, en confiance, saura vous rassurer et vous tranquilliser tout en vous accompagnant vers demain, est une force supplémentaire qui permet parfois de franchir certains obstacles plus difficiles à passer seul(e).
Dans des sociétés qui sont restées proches de leurs racines ancestrales, toutes ces transitions de vie sont ritualisée et à chaque transition correspond un rituel, d’une efficacité avérée. Jodorowsky les appelle les actes psycho-magiques, ils parlent à l’inconscient et aident, au-delà de ce qui est intellectualisé et réfléchi, à passer les étapes.
Je pense que, dans certains cas, compléter le travail de coaching pur par des actes psychomagiques, ajoute à la force de réussite du coaching et amplifie sa portée. Je les utilise avec parcimonie et bienveillance.
Pour entrer plus en profondeur et de façon un peu plus techniques dans les coachings de transition de vie, voici comment Frederic Hudson dans son livre « The Handbook of coaching » (une référence dans le monde du coaching) propose de les aborder.
Il distingue 6 valeurs fondamentales et il revient au coach d’identifier, avec son client, laquelle de ces valeurs fondamentales son client a le plus besoin dans sa vie aujourd’hui.
Le besoin d’être bien avec soi et de s’aimer.
Ce sont des coaching au cours desquels on va travailler sur le renforcement de l’estime personnelle, on va encourager les potentiels, le développement des ressources, favoriser l’introspection, encourager l’assertivité, permettre une vision. Il sera également important de se former, séminaire de développement personnel, savoir poser ses limites, être capable d’équilibrer ses domaines de vie.
Le besoin de réussir ou de s’accomplir, de se réaliser.
Vous avez besoin de vous donner un but, de conduire des projets ambitieux, d’obtenir des résultats, d’être reconnu. Vous avez besoin d’action, de vous accomplir, de vous dépasser.C’est un coaching au cours duquel on va travailler sur les projets, les idéaux, les buts. Le client va se fixer des objectifs clairs et ambitieux, gérer son temps. Il saura également s’entourer, prendre soin de lui, se former, il sera capable d’évaluer ses progrès, fera partie d’un réseau professionnel. Il développera son leadership et son charisme, prendra certainement un nouveau poste.
Le besoin de se rencontrer intimement et de rencontrer les autres intimement.
Vous avez besoin de retrouver la capacité à aimer, d’être en lien avec vos 5 sens, de toucher, de vous cocooner, vous avez à travailler sur les liens au sein de votre couple, les liens de parenté, ou les liens avec des amis proches. Vous avez besoin de cheminer jusqu’à votre monde intérieur, celui des émotions et du ressenti.C’est un coaching au cours duquel on va favoriser chez le client l’intimité avec lui-même, lui proposer d’être en contact avec son corps et ses émotions, de parler avec le coeur (être authentique et ressentir ce que l’on dit), de vivre ce qui est présent ici et maintenant, de toucher et d’être en lien avec ses sens, d’être positif, de faire face aux conflits, de rechercher ce qui est juste et vrai, de rechercher des solutions, de prendre le risque de ne pas plaire et d’être rejeté, de se créer un cocon.
Le besoin de jeu et de créativité, le besoin de s’exprimer.
Vous avez besoin de développer votre imagination, votre intuition, vous avez besoin de retrouver votre spontané, votre originalité, votre goût du jeu et du rire, vous avez besoin de vous relier à l’artiste en vous, d’être en contact avec votre enfant intérieur, non-conformiste. Vous souhaitez rayonner, prendre du plaisir dans la vie, explorer de nouvelles voies.
C’est un coaching au cours duquel on va travailler sur une activité artistique spécifique, on va proposer au client d’être en lien avec son intuition, de vivre selon ses envies et ses rêves, on va lui proposer de s’exprimer de manière efficace et créative, on va travailler sur les rêves, on va aller favoriser le côté imaginatif et inventif
Le besoin de sens et d’intégrer son intériorité.
Vous êtes à la recherche de congruence, d’intégrité, vous avez besoin d’être relié à vous-même et aux autres, vous avez besoin de spiritualité et de transcendance.C’est un coaching au cours duquel on va proposer au client de méditer, d’être à l’écoute de son intériorité, de trouver un mentor, de chercher la connexion et l’unité.
Le besoin d’être dans la compassion et de contribuer à une cause, de se donner.
Vous ressentez le besoin de vous donner à une cause (sociale, associative,…), vous avez une conscience sociale ou écologique, vous souhaitez contribuer à un monde meilleur, vous avez besoin d’être différent et de laisser un héritage derrière vous.C’est un coaching au cours duquel on va proposer au client de s’associer à une cause ou d’agir pour la paix ou de faire partie d’une association humanitaire ou de vivre d’une façon altruiste, d’être actif socialement, de faire des choix et de s’engager politiquement…